Metro centric : Piraeus (CC BY 2.0)

LES GRECS
ET LEUR CINÉMA

HUITIÈME ÉDITION

Cette huitième édition des « Grecs et leur cinéma » nous permet d’apprécier le renouveau du cinéma grec avec des réalisateurs qui bouleversent nos habitudes : Giorgos GEORGOPOULOS dont Tungsten est le premier film ; Filipos TSITOS – que nous connaissons car il est le réalisateur de Plato’s academy que nous avons programmé en 2009 –  de lui nous verrons Unfair world ; enfin Giorgos LANTHIMOS, qui est l’auteur du provocant Canine – son film Alps, que nous vous présentons, appartient à la même veine.

Cette année encore, le festival se tient au Ciné TNB, 1 rue saint-Hélier, à Rennes.

Dimanche 24 mars à 18h

TUNGSTEN, 2011, de Giorgos Georgopoulos. Projection suivie d’une rencontre avec le réalisateur.

Le tungstène est un métal très résistant. De là le parallélisme avec la société grecque, une société de factures non payées, de cartes de crédit expirées et de rêves vides. Le récit met en scène l’histoire de deux adolescents, d’un contrôleur de billets, d’un couple, d’immigrés et d’enfants – tous entassés dans le centre d’Athènes. Le film adopte un style spécial, celui d’une narration non linéaire. L’exclusion, la violence, le cannibalisme psychologique et les coupures d’électricité répétées, renvoient à une société au bord du gouffre.

Giorgos Georgopoulos, né à Athènes en 1975, a vécu dans les milieux du cinéma et de la photographie. Ce film est son premier long métrage. Il a été récompensé quatre fois à Chypre, une fois en Roumanie. —  Site web : http://www.tungsten.gr

Lundi 25 mars à 20h

UNFAIR WORLD, 2001, de Filipos Tsitos. Clôture de la soirée par un moment convivial autour de mezzés.

Sotiris, enquêteur de police à Athènes, n’a qu’une obsession : être équitable. Il juge les suspects d’après sa morale personnelle, pas toujours conforme à la loi. Il tue accidentellement un homme. Dora est le seul témoin du crime ; elle est une femme de ménage pauvre qui mène une vie à bout de souffle. La lutte pour la survie l’a rendue injuste. Sotiris le Juste et Dora l’Injuste se plaisent. Mais l’amour, l’honnêteté et la justice ne sont pas faciles à concilier. Ce film est un excellent exemple du nouveau cinéma grec reflétant la morale de la société grecque contemporaine. Il s’agit d’un récit particulièrement tragique qui montre comment les gens deviennent injustes à cause de leurs malheurs.

Filipos Tsitos est né en 1966 à Athènes. Il a travaillé comme photographe, assistant réalisateur et producteur de radio. Ensuite il a poursuivi ses études de cinéma à l’Académie du Cinéma et de la Télévision à Berlin. Son troisième long métrage Unfair world a obtenu le prix du meilleur réalisateur au festival de Saint-Sébastien. — Une bonne critique est à lire sur le site abusdecine.com

Mardi 26 mars à 20h

ALPS, 2011, de Giorgos Lanthimos. Projection en avant-première.

Un groupe de quatre personnes se structure en créant une association qui se fait appeler Alps. Celui qui se prétend démiurge s’affuble du pseudonyme « Mont-Blanc ». Leur but : s’introduire dans les familles endeuillées, ou psychologiquement affaiblies, et se substituer à l’absent pour les aider à faire leur deuil. L’entreprise n’est pas toujours facile, elle finit par déstabiliser ses acteurs et rendre problématique le fonctionnement du groupe.

L’art vraiment original de Lanthimos nous conduit à travers un jeu de rôles singulier vers une réflexion profonde sur le comportement humain, mêlant le vrai au faux, sans que nous sachions si l’être humain revêt un rôle choisi ou joue inconsciemment le rôle que sa condition lui impose. Alps a été couronné par le prix du scénario à la Mostra de Venise en 2011. — Un commentaire sur l’œuvre, en anglais : www.filmofilia.com/