Après sa vigne de Château-Neuf, ce que le pape aimait
le plus au monde, c’était sa mule.
Le bonhomme en raffolait de cette bête-là.
Tous les soirs avant de se coucher il allait voir si son
écurie était bien fermée, si rien ne manquait
dans sa mangeoire, et jamais il ne se serait levé de table
sans faire préparer sous ses yeux un grand bol de vin
à la française, avec beaucoup de sucre et d’aromates,
qu’il allait lui porter lui-même, malgré les observations
de ses cardinaux…

Alphonse Daudet